GERARDMER 2010 : LES RESTES DU MONDE

Publié le par Scorpio

Gerardmer 2010 grande

Comme dans chaque festival, il y avait cette année à Gerardmer des films qui vous font sortir cette phrase universelle et pleine de vérité : « What The Fuck ? Comment peut on donner un budget à des types qui ne sont pas capables de faire mieux que ça ? ».Cette année deux films de la sélection officielle rentraient principalement dans cette catégorie. Le 1er, a déjà été critiqué sur Dagoblog, Les témoins du mal  qui se veut être une spanish ghost story impliquant l’église, mais le résultat finale n’est qu’une bonne grosse branlette sur les saints (d’où son origine) qui n’a de fantomatique que notre réaction face à l’écran. Le deuxième, Cargo d’Ivan Engler, est un film spatial suisse au rythme représentatif de cette fougue que l’on reconnaît à leurs habitants. Cargo est un hommage un plagia et un fourre-tout pour cause d’absence de talent scénaristique de tous les films de SF connus : 2001, Matrix, Event Horizon, Alien, Aliens, Mission To Mars, Avalon…et j’en oublie probablement…franchement avec tout l’or que les suisses ont pris aux juifs pendant la guerre, ils avaient les moyens de faire beaucoup mieux ! Plus gros budget de l’histoire du cinéma suisse (rires), Cargo a quand même un point positif : nous avons tous récupérés notre nuit de sommeil pendant le film.

Côté zombies, en dehors d’une nuit organisée autour du classique Dawn of the Dead de Romero, de son remake badass et shotguné de Zack Snyder, nous avions le droit à pouvoir visionner avec un plaisir non dissimulé le dernier film de Papy Romero. Voir un film d’un pillier du genre dans un festival (Le Festival !) fantastique, c’est assez incontournable. Ce fillm, c’était Survival of the Dead. On le sait depuis de nombreuses années, papy Romero est obligé d’inclure des zombies dans ses films s'il veut que ses histoires soient produites. Ce que l’on sait également, c’est qu’il a envie de se faire plaisir. Avec une histoire véritablement prétexte à enchainer scènes d’action habillement maitrisées (parfait utilisation du scope dixit Fred), un humour navigant entre le slapstick et la bande dessinée, et des plans gores (du même niveau que Land Of The Dead), ce nouveau film de zombies est vraiment sans prétentions (positivement), sans vraiment de message et du coup complètement décomplexée. Un très bon DTV et on en redemande sans hésiter.

Il fallait également son quota de film asiatique avec des petites filles aux cheveux noirs et sales. Possessed du coréen Lee Yong-Ju (c'est aussi un premier film) place la barre assez haut en étant le 1er film de la compétion projeté. Image ultra léchée, cadre millimétré, cette histoire de possession sur fond de confrontations des différentes « religions » prouve une fois de plus que le cinéma fantastique corréen est bien présent et que l'on peut faire peur tout en faisant réfléchir.

Possessed affiche

L’une des séances les plus mémorables, reste quand même celle de La Horde. Le film de Yannick Dahan et Benjamin Rocher a enflammé la salle. Dahan arrivant en terrain conquis de par ses années passées à Mad Movies et autre DVD Vision, l’accueil fut non seulement chaleureux, mais extrêmement décontracté (tout le monde hurlait et applaudissait toutes les 5 minutes pendant la projection). Le film en lui même est typique des métrages mettant une grosse claque en festival, mais dont l’effet retombe légèrement après. Les résultats en salle furent catastrophiques (avec pourtant 200 copies), mais on peut promettre un bon avenir en Blu Ray et DVD, car nos deux compères sont des adeptes du support. La Horde c’est un peu un fantasme assouvie et shooté de geeks du cinéma fantastique (et déviant). L’histoire des ces flics obligés de faire équipe avec des dealers pour survivre à une invasion soudaine de zombie est complètement badass et dépoussière le genre (en le respectant) à coups de shotguns bien placés. Le point faible réside peut être dans une recherche de style pas vraiment défini (mais c’est probablement volontaire) et l’on oscille entre action burnée, horreur sanglante et grosse vannes comiques ! Dahan et Rocher ont a nouveau mis le feu lors de la soirée de cloture et m’hommage à McTiernan avec une phrase qui reste culte « C’est un honneur d’avoir pu présenter ce film à Monsieur John Mc Tiernan, Nous avons vu tous ses films et maintenant il a vu tous les notre (rires). On va faire un truc qui est un peu un rêve de gosse, mais on tenait à passer ce message à McT : Yeppe-kai-yeah motherfucker ! ». Tout l’esprit Mad que l’on adore.

la horde 5

Gerardmer cuvée 2010 c’était aussi et surtout Amer, que vous retrouverez en critique par le Dreamprophet très prochainement, accompagné d’une interview des réalisateurs, le couple Hélène Cattet et Bruno Forzani. Même si je n'ai pas "aimé" le film, il n'en demeure pas moins excellent (malgré une approche difficile du au genre, le giallo). Il faut aller le voir. C'est un film qui mérite le détour, qui n'aura pas une durée de vie éternelle (3 copies en France il me semble) et il faut récompenser ce genre d'initiative et cette prise de courage artistique. Le Dreamprophet en parle bien mieux que moi et je vous encourage à allez lire sa critique et l’interview des réalisateurs sur son excellent site Terre Inconnues. Et si vous êtes gentils vous aurez la version vidéo sur Dagoblog.

Amer

 

Pour finir, n’oublions pas non plus Splice, fable scientifique déviante et complètement « fucked up » (que l’on avouera au réalisateur en fin de séance) de Vincenzo Natali et 5150 Rue des Ormes d’Eric Tessier, qui se situe à mi-chemin entre le thriller, le film de captivité, le vigilante flick…bref un sacré fourre-tout de qualité et assez original ! On reparlera de tout ça lors des sorties ciné et dvd de ces films, car ils ont pour l’instant les honneurs de voir le jour sur grand (et petit) écran.

Splice-13-22453

La grand moment du festival restera la rencontre avec John Mc Tiernan et ça c’est pour vous sur Dagoblog, dès la semaine prochaine. En attendant, place à l’Asie avec le festival international du cinéma asiatique qui s’est déroulé au mois de Mars.

 

Scorpio (qui rattrape peu à peu son retard dans ses articles )

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