Retrospective James Cameron part 3 : Aliens

Publié le par Scorpio

Plus de 50 ans après son combat contre l'Alien qui a tué tout son équipage à bord du Nostromo, Ellen Ripley arrive sur une station proche de la terre. Elle apprend que pendant son "sommeil", une colonie s'est installée sur LV-426, la planète sur laquelle s'est écrasé le vaisseau contenant les aliens. Quand la communication avec les colons est interrompus, la Compagnie décide d'envoyer une équipe de marines avec Ripleysur place. Mais l'enfer est déjà sur place....

THIS TIME, IT'S WAR !

 


Revenons un peu en arrière, en 1983 plus précisément. Le "jeune" James Cameron est embauché pour écrire une suite au film de Ridley Scott (il est également l'auteur, l'année d'avant, du scénario de Rambo II). En cours d'écriture, Cameron va commencer le tournage de The Terminator. La Fox, qui adore les 90 pages que cameron a écrit, accepte d'attendre pendant les 9 mois nécessaires à la création de The Terminator. De retour sur le scripte, après le succès que l'on connaît de son robot tueur, Cameron obtient la possibilité de tourner la suite d'Alien, dans la plus pure tradition de la série. En effet, il n'y a que des grands noms du cinéma qui se sont retrouvés derrière les caméras de la saga (Ridley Scott, James Cameron, David Fincher, Jean Pierre Jeunet) et tous sont à ce moment là des quasi-débutants pour le grand écran. Cameron a donc deux missions et pas des moindres, tourner la suite d'un classique de la SF Horrifique et surtout convaincre Sigourney Weaver de reprendre le rôle d'Ellen Ripley.



Sigourney Weaver, qui ne souhaite absolument pas tourner dans un film qui pourrait entacher la qualité du 1er métrage est immédiatement séduite par la qualité du scripte de Cameron (qui s'appelle encore à l'époque Alien 2...le scripte, pas Cameron), du ton que prend le film et de l'attention apportée à son personnage. Forcément, les personnages féminins sont le point fort de Big James! Certaines modifications seront apportées entre cette version et celle que l'on connaît, celle d'Aliens (notamment par rapport à la fille de Ripley et au personnage de Burke) mais les bases sont là. En ce qui concerne la difficulté de tourner une suite, l'Histoire nous prouvera que ce n'est pas un problème pour Big James. Si on s'accorde à dire qu'une suite est forcément moins bonne que l'originale, on s'accorde également que 4 films font exception à cette règle (source Scream 2) : The Godfather part II, The Empire Strikes Back, Aliens et T2.....deux films de Cameron sur quatre.


Cameron ne veut donc pas refaire une partie de cache-cache comme dans le 1er film. Il veut du lourd, il veut de l'action, il veut de la guerre. Si ces aliens sont une menace (ou une aubaine) il faut envoyer ce qui se fait de mieux pour les affronter, pour accompagner Ripley, qui n'est pas encore la reine-guerrière qu'elle deviendra par la suite. On voit déjà dans Aliens certaines bases à Avatar et on peut désormais imaginer ce que le film aurait pu être si Cameronavait possédé la technologie nécessaire à la réalisation de ses fantasmes. Pour incarner les marines, Il fait appel à certains de ses acteurs fétiches : Bill Paxton (Hudson), Jenette Goldstein (Vasquez) pour le deuxième personnage cameronien du film (à savoir une femme qu'il ne faut pas faire chier....une femme quoi!). Ce personnage va d'ailleurs susciter tellement d'engouement que l'on va en retrouver une multitude de clones dans le cinéma d'action de la décennie suivante. Il y aura toujours une "Vasquez de service", la plupart du temps une "Vasquez du pauvre" (comme Maria Conchita Alonso dans Predator 2). Lance Henriksen qui n'avait pas pu jouer le rôle du terminator, réussi ici jouer un robot puisque Cameron lui donne le rôle de Bishop. En ce qui concerne l'acteur censé incarner Le Caporal Hicks, c'est james Remar qui est embauché...et remplacé très rapidement par Cameron par son ami Michael Biehn.


Côté technique Cameron affirme également déjà son statut de "général dont on a intérêt à suivre les ordres". Big James sait ce qu'il veut et l'obtient. Insatisfait de tous les designs créés pour le vaisseau de débarquement des marines par une multitude de designers pendant plusieurs mois, il vire tout le monde, prend une maquette d'hélicoptère Apache et fabrique lui même l'engin. De même pour la reine alien. Une participation de Gigger (le créateur du monstre d'origine) est envisagée par la production, Cameron ne veut même pas en entendre parler. Il a son idée sur la reine et c'est cette idée qu'il va imposer. Comme quoi il faut probablement savoir s'imposer pour réussir comme lui. Pour la musique il arrive à se brouiller avec James Horner (qu'il retrouvera pour Titanic et Avatar) en lui demandant de tenir des délais impossibles : la légende parle de deux semaines avec un Horner  forcé d'utiliser des pistes prévues à l'origine pour Star Trek 3 : The Search For Spock. Le résultat est quand même un thème utilisé depuis maintenant 25 ans dans bon nombre de bandes annonces de films d'action et de SF.




Le résultat final n'a pas à avoir honte du succès du précédent, tant les deux films sont différents. Cameron va enrichir la mythologie de la saga, notamment au niveau du personnage de Ripley. L'interaction avec Newt, fille qui vient de perdre ses parents apporte une profondeur maternelle à Ripleyqui vient de perdre sa fille. Cette fois ci, elle cherche à protéger une enfant qu'elle a pris sous son aile. On peut même voir s'esquisser un début de romance avec le caporal Hicks, qui n'est pas sans rappeler le couple Connor/Reese de The Terminator. Scott avait tourné un huis-clos horrifique, Cameron tourne un actioner horrifique et réussi à y inclure des moments de rire pour contrebalancer et renforcer les scènes de tension et d'horreur (l'arrivée dans le nid, les aliens dans le plafond...). Son film n'est pas claustrophobe, il rentre dans le tas. L'horreur du 1er venait d'un corps étranger se répandant dans un espace réduit pour en tuer tous les occupants, dans le deuxième, on prend conscience que cet horreur peut se répandre dans tout l'univers.


GET AWAY FROM HER, YOU BITCH !


Cameron en bon élève n'oublie pas de citer ses maîtres, de Spielberg (la réplique sur le shotgun de Hicks fait référence à Close Encounters Of The Third Kind) à Kubrick (une scène de la version longue montre un enfant sur un tricycle filmé à la steadycam de la même façon que dans The Shining). On retrouve des éléments clés du cinéma de Cameron comme la vue subjective (par l'intermédiaire des caméras insérées dans les casques des marines).


Le film inclus de nombreuses notes optimistes contrebalançant avec le pessimisme de The Terminator. Ici, le robot n'est pas un tueur (c'est plus une version robotique imaginée par Isaac Asimov) et les humains seront clairement responsables de leur fin si leurs plans arrivent à terme, ici "There's fate" et Ripley veut se battre, tout comme Sarah Connor pour ça. Elle terminera même par affronter ses peurs les plus intimes en affrontant son alter-ego extraterrestre dans un combat rentré dans la mémoire du cinéma. Car à côté de ce combat de "mères", les marines passent pour des amateurs.


Aliens
aura marqué toute une génération de réalisateurs.  Le film sera cité de nombreuses fois, dont dernièrement dans l'excellent District 9 de Neil Blongkamp. Pour Cameron, ce nouveau succès lui ouvre désormais toutes les portes et lui permet de tourner un film qui lui tient vraiment à coeur car il touche deux de ses domaines de prédilection : l'eau et la technologie : The Abyss.


Scorpio


Piranha 2 - The Terminator - The Abyss - Terminator 2 : Judgment Day - True Lies - Titanic - Avatar - Portrait James Cameron

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E
<br /> Je suis impressionnée par la qualité de tes articles :)<br /> Tu peux pas savoir comme j'attends celui sur Titanic !!!<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Merci ;-)<br /> <br /> <br /> <br />